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Le quatorzième numéro de la Revue Française de Criminologie et de Droit Pénal est paru au mois d’avril 2020. Dans ce numéro vous trouverez les contributions suivantes :
- « L’insécurité est-elle un sentiment ? » Par Laurent Lemasson
- « Le grand retour de l’homicide ? » Par Alain Bauer et Christophe Soullez
- « Rébellions d’hier et manifestations d’aujourd’hui : les enjeux de la violence, de la sécurité et de la liberté », par Maurice Cusson. Suivi de : « Postface-Une rébellion française contemporaine : les Gilets Jaunes », par Laurent Lemasson
- « Quelques réflexions désabusées sur la loi n°2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice », par Francis Casorla
- « Les scripts et la prévention situationnelle pour prévenir les agressions sexuelles en criminologie : Une comparaison des agressions sexuelles commises et agressions sexuelles qui ont avorté », par Alana Cook, Benoit Leclerc, Danielle Reynald et Richard Wortley
Fidèle à sa vocation interdisciplinaire, la Revue Française de Criminologie et de Droit Pénal réunit une nouvelle fois pour son treizième numéro des contributions variées émanant de théoriciens et de praticiens du droit pénal et de la criminologie.
Le débat sur l’insécurité n’a jamais cessé en France depuis la fin des années 1970. Il oppose ceux qui affirment que l’insécurité ne cesse de progresser depuis un demi-siècle et ceux qui affirment que cette progression est largement fantasmée. Dans ce débat, la notion de « sentiment d’insécurité » est devenue un enjeu essentiel. Laurent Lemasson nous explique pourquoi la montée de l’insécurité est réelle et pourquoi la notion de « sentiment d’insécurité » mérite d’être réhabilitée pour rendre pleinement justice à la question de l’insécurité.
Le nombre annuel d’homicides est l’une des principales statistiques permettant de caractériser criminologiquement un territoire. Or une analyse détaillée de l’outil de décompte policier des homicides (Etat 4001) montre une dégradation manifeste en phase d’accélération. Selon Alain Bauer et Christophe Soullez, un profond mouvement de retour de la violence physique semble se produire, particulièrement en Occident. Ses causes sont sans doute multiples mais l’augmentation du nombre de victimes ne peut être mésestimée encore longtemps.
Maurice Cusson analyse les manifestations, les émeutes, les comportements violents qui les accompagnent, le maintien de l’ordre lors de ces soulèvements et enfin les réponses des gouvernements aux revendications des manifestants. Comment assurer la sécurité d’une manifestation tout en respectant la liberté de manifester ? Comment contenir une émeute sans risquer de tuer un manifestant ? Telles sont les questions auxquelles le criminologue canadien apporte des réponses en examinant aussi bien la France de l’Ancien Régime que la France contemporaine ainsi que la Côte-d’Ivoire.
Dans une postface à l’article de Maurice Cusson, Laurent Lemasson examine le cas de la dernière rébellion de grande ampleur qui se soit produite en France, celle des Gilets Jaunes.
Examinant la loi du 23 mars 2019 « de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice » Francis Casorla explique pourquoi cette loi aboutit à une organisation judiciaire qui se complique encore, et à un surencombrement d’affaires qui s’aggravera. Quant à « l’état de nos prisons », dernier maillon d’une chaine pénale déjà en roue libre, la nouvelle loi aboutit à toujours plus accélérer des « réponses pénales » qui ne sont pas pénales, et surtout à ne pas incarcérer.
L’information provenant des criminels est une des meilleures sources afin de comprendre la commission des crimes ainsi que leur prévention. Utilisant des données auto-reportées obtenus auprès de délinquants sexuels incarcérés, Alana Cook, Benoit Leclerc, Danielle Reynald et Richard Wortley, présentent une approche innovatrice de scripts pour analyser et comparer à chaque étape du processus de commission du crime les abus sexuels commis par les délinquants sexuels et les abus sexuels qui ont avortés.